Nos pensées créent le monde

Martine Castello et Vahé Zartarian


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CHAPITRE 8

L'HOMME GLOBAL : L'AGREGAT HOMME





Ne vous êtes-vous jamais senti tiraillé dans plusieurs directions, indécis ? Ne vous êtes-vous jamais trouvé engagé dans plusieurs actions simultanément, comme par exemple conduire une voiture et tenir une conversation ? N'avez-vous jamais eu le sentiment qu'une immense part de vous-même restait inconnue, se révélant parfois par bribes, dans des rêves par exemple ? Toutes ces impressions, et bien d'autres, révèlent une seule et même chose, à savoir que l'homme est un immense agrégat d'eidos, d'une grande complexité. Le problème est de démêler cette complexité pour parvenir à des connaissances utiles, c'est-à-dire nous permettant de nous sentir mieux et d'accomplir plus efficacement notre tâche. Pour cela nous allons partir de l'idée générale selon laquelle un agrégat traverse plusieurs plans de développement, comme le rappelle la figure 10. Concrètement, cela veut dire que l'homme est le fruit d'un processus évolutif. Il n'a pas jailli de rien tout achevé. Il s'est édifié progressivement sur tous les plans qui l'ont précédé. Il y a donc en lui à la fois du Minéral, du Végétal, et de l'Animal, pour reprendre la terminologie du chapitre précédent. L'aspect Minéral est évident puisqu'il s'agit simplement de la matière qui constitue notre corps. L'aspect Végétal est plus subtil (en rappelant que ce vocable, que nous reconnaissons être imparfait, ne désigne pas tant les plantes vertes que les bactéries et les champignons), puisqu'il semble par exemple que les cellules de la rétine soient d'anciennes algues rouges, que les globules blancs soient d'anciennes amibes, et les neurones d'anciens champignons incorporés voici un milliards d'années environ par un processus appelé chimérisation ! (1) L'aspect Animal est quant à lui facile à reconnaître dans nos comportements. A tout cela s'ajoute un Plan qui appartient à l'homme en propre et qui caractérise son humanité. C'est celui de la pensée réflexive.

Pour des raisons pratiques, nous dénommerons respectivement corps physique, champ éthérique, champ astral, et âme, les différentes portions de l'agrégat homme correspondant à chacun de ces Plans. Nous ne faisons là que reprendre des termes usités dans maintes traditions. Toutefois, il convient de bien garder à l'esprit qu'il ne s'agit que d'un découpage commode, et pas d'une description de la réalité. D'une part, du fait que la Weid n'est constituée que d'eidos en-dehors de tout espace, l'homme n'a pas plus un corps qu'il n'en a deux ou trois ou dix. D'autre part, toutes les parties de l'agrégat sont continuellement en interaction pour faire qu'il est ce qu'il est à chaque instant. De même que nous ne pouvons pas dire que notre corps physique, c'est simplement un coeur plus des poumons plus un foie plus quelques autres organes, nous ne pouvons pas dire que l'agrégat qui nous constitue, c'est simplement un corps physique plus un champ éthérique plus etc. C'est la totalité en action qui fait l'homme, une totalité qui est d'ailleurs inséparable du reste de notre univers, ainsi que nous l'avons vu par exemple à propos de la coévolution. Chaque être humain est plus ou moins directement relié à tout. Voilà pourquoi nous parlons de l'homme global. Ceci étant, le découpage de cette totalité selon différents Plans a la vertu de faciliter la compréhension. Il est d'autant plus justifié qu'il aura, nous le verrons, des conséquences pratiques, en médecine notamment. Car notre ambition ici est seulement de faire de la science utile : nous émettons des hypothèses, nous regardons comment les phénomènes s'y accordent, et nous en tirons des conséquences pratiques, ou, s'il n'y a pas suffisamment de cohérence entre faits et hypothèses, nous changeons ces dernières.






Le corps physique



Ce que nous nommons corps physique, c'est simplement la partie de l'agrégat homme faite d'eidos du Minéral. Il s'agit en d'autres termes d'I.U. organisés, ou plus exactement de leurs fragments qui se manifestent dans notre monde sous l'effet du confinement tridimensionnel dû au Germe. Derrière ce langage technique, se cache le corps de matière que nous connaissons tous, celui qu'étudie si bien la science mécaniste, jusqu'à en dévoiler toute l'intimité avec les scanners et autres microscopes électroniques.

Nos organes sensoriels étant entièrement orientés vers la perception du monde matériel, c'est-à-dire du Minéral, le corps physique est la première chose que notre conscience appréhende d'un homme, et de tout être vivant d'ailleurs. C'est si fort que nous en sommes arrivés aujourd'hui à confondre totalement l'existence d'un homme avec celle de son corps, d'où diverses conséquences, comme par exemple le désir d'une prolongation toujours plus grande de la vie. Or nous savons déjà que les êtres vivants ne sauraient exister sans un plan structurel et organisationnel. Il s'agit d'eidos qui appartiennent à ce que nous avons appelé le Végétal, et qui relient entre eux des eidos du Minéral, les organisent en quelque sorte. C'est donc un peu comme si le corps de matière possédait un double d'essence plus subtile lui donnant sa forme et sa cohésion. Pour des raisons pratiques et faute de mieux pour le moment, nous appelons ce double le champ éthérique.






Le champ éthérique



La raison pour laquelle nous ne percevons pas le champ éthérique, du moins consciemment avec nos sens ordinaires, est simplement que l'évolution n'a pas privilégié chez l'homme cette dimension. Il semble pourtant que quelques individus soient capables de le voir sous la forme de ce que les traditions appellent l'aura. Nous pensons que cette capacité, ainsi que d'autres comme la télépathie, la voyance, etc, ne sont pas tant une préfiguration d'un homme futur de plus en plus désincarné, que des vestiges d'un homme ancien encore peu individualisé. Au cours de tout travail de connaissance de soi, on passe par des phases où ces pouvoirs se manifestent plus ou moins. Les grands maîtres de toutes les traditions ont toujours mis en garde leurs disciples contre la tentation de s'arrêter là. L'essentiel est bien ailleurs. Et que cela plaise ou non, l'homme est d'abord et avant tout un être de chair. Il ne pourra jamais effacer ce plan de matière. Une conséquence importante en est que son destin n'est probablement pas dans une sorte de désincarnation, d'éthérification, mais plutôt dans une intégration consciente de tout ce qui le constitue. Nous y reviendrons.




L'ADN antenne


Si au niveau du dernier Plan qui nous constitue, celui de la pensée réflexive, nous n'avons pas conscience du champ éthérique, une autre part de nous-mêmes le perçoit forcément. Le pont, l'élément de jonction entre le corps physique et le champ éthérique, entre eidos du Minéral et eidos du Végétal, c'est sans doute principalement l'ADN. En parlant de lui au chapitre précédent comme d'une antenne, nous avons simplement voulu dire que c'est lui en fait qui est notre organe de perception intérieur du corps éthérique. Le plan structurel et organisationnel est donc, grâce à l'ADN, actualisé dans les eidos du Minéral. C'est ainsi que se fait l'embryogenèse, la régénération des tissus, la croissance (puberté, ménopause…), etc. Et comme l'antenne est à la fois émettrice et réceptrice, c'est également par ce biais que s'actualisent les mutations, car ce qui vient d'être dit vaut pour tous les êtres vivants et pas seulement pour l'homme.

Un point particulièrement important à saisir est que, à la différence du corps physique, le champ éthérique n'est pas la propriété exclusive de chacun (c'est pourquoi nous n'avons pas suivi les traditions qui parlent de " corps éthériques " et avons préféré le terme " champ "). En fait, il s'agit d'un sous-agrégat composé d'eidos plus ou moins partagés avec d'autres individus, familles, voire espèces. D'abord il y a des eidos que nous partageons avec tous les êtres vivants, et qui concernent en particulier la nature même du code génétique. Ensuite il y a ceux que nous partageons avec des espèces voisines, comme le chimpanzé par exemple dont le patrimoine génétique est à 99% semblable au nôtre. Ensuite encore viennent les eidos propres à l'espèce humaine, puis ceux propres à un groupe ethnique, à une famille, et enfin à l'individu lui-même. Autrement dit, le corps éthérique constitue un fond commun de structure de l'espèce, de la famille, de l'individu, etc.

Que signifie exactement l'expression " partager des eidos " ? Simplement que les eidos en question sont liés à plusieurs agrégats grâce à la Cause Unissante. La conséquence est que plus un eidos est partagé, plus il est saturé, plus il a de facilité à se réaffirmer. Voilà par exemple pourquoi il est si difficile aujourd'hui à de nouvelles formes d'apparaître (voir chapitre précédent le Big-Bang du Cambrien). Voilà aussi pourquoi la suite de l'histoire se joue sur de nouveaux Plans, bâtis évidemment sur tous ceux qui précèdent, et non pas sur les seuls plans existants, pratiquement achevés.

Une autre idée importante est que tous ces eidos partagés ne sont pas des vestiges fossilisés du passé. Ils existent entièrement au présent, et ils disparaissent s'ils cessent d'être réaffirmés. Ainsi les eidos des champs éthériques des dinosaures n'existent probablement plus du tout, nulle part. S'ils subsistent, c'est uniquement à travers les eidos qu'ils ont contribués à engendrer, qui n'ont d'ailleurs plus grand chose à voir avec leurs ancêtres. Nous pouvons ainsi noter que l'homme, comme d'autres espèces, possède des eidos qui sont de lointains descendants des eidos de reptiles. Au cours de l'embryogenèse par exemple, le foetus prend des formes tout à fait caractéristiques des reptiles. Il existe aussi dans le cerveau une structure qui porte le nom évocateur de cerveau reptilien (2). Mais il ne faut pas s'y tromper, ces eidos actuels sont complètement humains et pas reptiliens !

L'idée selon laquelle les eidos de structure ne sont rien d'autre que les eidos des individus existants est renforcée par l'observation suivante. Lorsqu'une espèce (animale ou végétale) n'a plus un nombre suffisant de représentants, il lui devient très difficile de produire des rejetons viables. C'est comme si les eidos de l'éthérique de l'espèce n'étaient plus assez solides pour construire correctement le corps physique.

Puisque le champ éthérique est constitué pour une bonne part du fond commun d'eidos de structure de l'espèce, toute atteinte de ce fond retentit sur tous les individus. Cela a des conséquences immédiates. Par exemple tout le corps médical s'accorde aujourd'hui sur le fait que les maladies touchant le système immunitaire connaissent depuis quelques années un accroissement considérable (3). C'est donc que les défenses immunitaires d'un grand nombre d'individus se trouvent affaiblies. Cela doit forcément retentir sur tout le monde. Il ne serait donc pas étonnant que ces maladies prennent encore plus d'ampleur.




Corps physique et champ éthérique, des entités inséparables


Un dernier point à souligner est que corps physique et champ éthérique sont très intimement liés. Sans le champ éthérique, le corps physique n'existerait pas, de même que sans plan il est impossible de construire une horloge. Et inversement, sans le corps physique, le champ éthérique ne sert à rien, de même que le plan de l'horloge ne permet pas d'avoir l'heure.

La conséquence est que toute atteinte de l'un se répercute sur l'autre. Par exemple une blessure physique se traduit immédiatement par une blessure de l'éthérique, visible par exemple dans la persistance d'une cicatrice (alors que, rappelons-le, les cellules se renouvellent continuellement), ou dans la douleur d'un membre fantôme chez un amputé. Inversement, des blessures de l'éthérique retentissent obligatoirement sur le physique. Ainsi observe-t-on fréquemment chez des jumeaux que lorsque l'un est blessé, l'autre ressent la même chose du fait qu'ils partagent assez largement leurs champs éthériques.

Pour construire une horloge, il faut un plan. Ensuite elle fonctionne sans qu'il soit plus besoin de s'y référer. Sauf épisodiquement lorsqu'elle tombe en panne. Le plan est alors à nouveau nécessaire pour la réparer. Certaines parties du corps fonctionnent un peu comme cela. C'est ce qui fait qu'un homme peut vivre avec un pacemaker ou avec un rein greffé. Mais dans le monde vivant, cet aspect très mécanique est limité du fait que les corps se reconstruisent en permanence. Le plan est donc toujours nécessaire. Autrement dit, le corps physique est toujours soumis aux influences de l'éthérique. C'est par ce biais que se développent les maladies psychosomatiques, c'est-à-dire en dernière analyse presque toutes les maladies, parce que le champ éthérique subit à son tour l'influence du plan astral comme nous le verrons un peu plus loin.

De cela découle une importante conséquence pour la médecine : elle doit se préoccuper de soigner l'individu sur tous les plans à la fois. Si le corps physique est le premier touché (accident par exemple), alors il doit être soigné, mais le champ éthérique également sinon des troubles plus ou moins importants continueront de se manifester longtemps. Si le corps physique est malade, alors il faut en chercher les causes dans le champ éthérique, voire dans l'astral. Donc la médecine ne doit pas soigner des maladies, mais des malades, chacun étant unique.




Aparté sur la médecine


La conception weidique du vivant doit permettre de mieux comprendre l'efficacité de certaines médecines, à commencer par l'homéopathie. La médecine moderne, qui ne voit en l'homme qu'un assemblage de molécules, a raison de dire que les taux de dilution employés dans les préparations homéopathiques ne peuvent avoir aucun effet direct sur le corps physique. Mais la médecine homéopathique a elle aussi raison de prétendre que ses médicaments agissent effectivement. La contradiction entre ces deux affirmations est levée en observant que bien que ne contenant plus de molécules actives, ils peuvent tout de même garder de l'information grâce à certaines propriétés de l'eau (4), pour la communiquer au champ éthérique. L'efficacité de l'homéopathie tient donc au fait qu'elle traite le champ éthérique avec des informations d'un certain type, ce qui ensuite évidemment retentit sur le corps physique. Alors que la médecine allopathique soigne le minéral avec du minéral, ce qui est logique, bien, et fort efficace à son niveau, l'homéopathie soigne l'éthérique avec des informations de l'éthérique.

L'action de l'acupuncture est quelque peu différente. Il s'agit cette fois d'intervenir sur le corps physique pour corriger des désordres de l'éthérique, ce qui dans un second temps retentit là encore sur le physique. Les points d'acupuncture seraient donc des points particuliers de jonction entre le corps physique et le champ éthérique. Certains voient d'ailleurs en eux des vestiges de réseaux informationnels ayant servi au cours de l'embryogenèse (5), ce qui ne fait que renforcer notre idée quand on sait que celle-ci est dirigée par l'éthérique.

Profitons de l'occasion pour lever une confusion qui est fréquemment faite entre points d'acupuncture et chakras. Les premiers sont très nombreux, plusieurs centaines, très ponctuels, et très précisément localisés. Les seconds sont seulement au nombre de 7, de forme, de dimension, et de localisation plutôt imprécises. Ces différences de forme cache une différence de fond, à savoir que les points d'acupuncture peuvent être vus comme des points de jonction entre physique et éthérique, tandis que les chakras relient probablement l'éthérique à l'astral. Des exercices comme le chi-kong ou le hatha-yoga sont des exercices physiques qui ont des effets sur l'éthérique, d'où leurs nombreux bienfaits et leurs inconvénients réduits. En revanche, les exercices d'ouverture des chakras ou de la kundalini sont toujours un travail dans l'astral, en état de conscience modifié, qui ont des effets très profonds sur la personnalité, souvent positifs, mais parfois aussi dévastateurs. Il est donc important de ne pas tout mélanger.

Pour clore cette petite discussion, remarquons que la médecine énergétique, qui pensons-nous préfigure la médecine du futur, a choisi un nom bien inappropriée. Car l'énergie n'est que l'autre versant de la matière. C'est la médecine actuelle, allopathique, qui est à proprement parler énergétique parce qu'elle agit directement sur le corps physique, tandis que la médecine dite énergétique agit par de l'information au niveau de l'éthérique !






Le champ astral



Vous vous souvenez que pour comprendre l'agrégat homme, nous avons décidé d'en faire le découpage selon les différents plans de développement de notre univers. Nous avons ainsi dégagé le corps physique, fait d'eidos du Minéral. Puis nous avons isolé le champ éthérique, qui correspond au Végétal, et qui se relie au précédent par l'ADN principalement. Nous en arrivons maintenant au plan de l'Animal pour parler du champ astral, relié au premier par le cerveau, et au second par les chakras. Répétons que cette dénomination ne doit pas nous abuser. Elle a pour seule vertu d'être pratique parce qu'elle est traditionnellement usitée depuis longtemps.

Si le corps physique est en quelque sorte la partie matérielle de l'agrégat homme, le champ éthérique la partie structurelle et organisationnelle, le champ astral quant à lui est constitué d'eidos du type " pensée " qui régissent les comportements. Plus précisément, s'y trouvent aussi bien des émotions et des idées, que des perceptions et des schémas comportementaux.

Comme pour le champ éthérique, le point important est que les eidos de l'astral ne sont pas la propriété exclusive d'un individu. Au contraire, la plupart sont largement partagés, que ce soit par l'espèce, l'ethnie, la famille, ou d'autres groupes. Cela donne à ce champ des limites fort imprécises. Si nous voulions lui donner forme, nous pourrions dire qu'il est comme une boule comprenant les eidos de l'individualité, prolongée par d'innombrables filaments, correspondant à des eidos partagés, qui rejoignent toutes les autres boules d'individualité. L'important, ce sont ces filaments, qui font que toutes les actions d'un homme, ou d'un animal car les mécanismes sont les mêmes, toutes les pensées, ont un retentissement immédiat sur l'ensemble des individus. Si par exemple un cheval gagne une course, il n'en a sans doute pas conscience. Mais sa façon de courir qui lui a permis d'obtenir ce résultat a, en tant qu'eidos de l'astral, un retentissement sur la course de tous les chevaux, avec un effet d'autant plus marqué que le lien est proche (enfant, famille, espèce…). L'expérience des rats de Mac Dougall décrite au chapitre 3 s'explique de cette manière, de même que la facilité de plus en plus grande d'apprentissage de la conduite automobile ou de l'informatique par l'homme, et quantité d'autres phénomènes.




Des contacts " télépathiques " permanents

Au risque de choquer, nous allons dire que nous sommes tous continuellement en contact " télépathique " avec tout notre entourage, avec notre espèce. Vous êtes-vous jamais demandé par exemple pourquoi vous venaient parfois des pensées complètement étrangères à vous-même et à ce que vous étiez en train de faire ? N'avez-vous jamais dit " j'ai fait cela malgré moi " ? De telles choses sont courantes, et chacun a dû les éprouver. Contrairement à l'opinion commune, nous prétendons que les difficultés d'expérimentation de la télépathie ne proviennent pas du fait qu'il s'agit d'un phénomène rare et exceptionnel, mais qu'il est tellement naturel et courant qu'on a beaucoup de mal à isoler une pensée particulière du bruit de fond ambiant. Pour bien comprendre cela, il faut se défaire de l'idée simpliste de la télépathie comme d'une transmission. En fait rien ne se transmet, et nous nous contentons simplement de partager tous ensemble des eidos. Le problème ensuite est similaire à celui de toute perception : il s'opère un filtrage en fonction de notre propre état (il va de soi que plus nous faisons un acte de pensée volontaire, plus nous nous replions dans la boule, plus nous nous fermons aux influences extérieures), et ensuite les pensées qui restent sont traduites dans des formes, des mots, qui sont propres à chacun. C'est tout cela qui rend la télépathie si difficilement contrôlable.




Des portes ouvertes sur l'astral


Notre conscience de veille, généralement tournée vers le monde physique, n'a qu'une faible idée de la richesse de ce monde astral. C'est pourquoi ce que nous venons d'évoquer peut sembler relever de la catégorie des phénomènes exotiques. Pourtant, certains états de conscience modifiés accessibles à tous sont de véritables portes ouvertes sur ce monde. Pour en avoir un petit aperçu, vous pouvez facilement faire l'expérience suivante.

Installez-vous confortablement dans un fauteuil, ou bien allongez-vous, et fermez les yeux. Fixez votre attention successivement sur chacun de vos membres. Sentez les blocages, les crispations, et essayez de les relâcher. Détendez-vous complètement. Ensuite, suivez votre respiration, laissez-la se stabiliser, s'approfondir. Sentez alors comme votre corps s'alourdit, puis s'allège, comme si vous vous dégagiez de la matière. Regardez passer les pensées comme vous regarderiez passer des nuages. Vous y êtes…




Le rêve


Un autre état de conscience en prise directe avec l'astral est le rêve. Certaines traditions emploient d'ailleurs l'expression corps de rêve à la place de corps astral. Depuis longtemps les chercheurs s'interrogent sur son origine et sa finalité. Notre modèle du vivant doit permettre de comprendre.

Le premier point à souligner est que le monde auquel nous accédons dans le rêve, comme d'ailleurs dans d'autres états de conscience modifiés, n'est pas fondamentalement différent du monde ordinaire. Ils ne sont ni plus ni moins réels l'un que l'autre (c'est le point de vue du chamanisme, selon lequel il y a différentes réalités, la réalité ordinaire, et les réalités non-ordinaires) ; ou bien ils ne sont ni plus ni moins illusoires (c'est le point de vue de l'hindouisme et du bouddhisme selon lequel tout est Maya, illusion). Et si l'un nous semble plus réel ou plus illusoire, c'est seulement à cause du consensus que nous nous sommes donnés.

Le second point à souligner est que la richesse et la diversité des rêves ne font que refléter la richesse et la diversité de l'astral. Ainsi pouvons-nous distinguer en particulier : 1. les rêves trahissant une préoccupation du moment, par exemple une difficulté relationnelle ou de travail (eidos personnels) ; 2. les rêves réaffirmant un souvenir douloureux, un traumatisme de l'enfance par exemple (rêve freudien ; solidification d'une partie de l'histoire personnelle) ; 3. les rêves de reprogrammation spécifique (rêves des bébés, rêves érotiques de l'adolescence, rêves d'archétypes jungiens) ; 4. les rêves initiatiques venant des Plans supérieurs dont nous parlerons plus loin. Ces différentes formes peuvent bien sûr être mélangées. Elles le sont d'ailleurs le plus souvent, ce qui rend si difficile l'interprétation. Cette réflexion s'élargit sans peine à toute la psychologie. Et nous nous retrouvons comme pour la médecine à devoir prendre en compte des facteurs d'origines très diverses pour comprendre un être humain, depuis des événements anodins de la vie personnelle, jusqu'à l'aventure générale de l'espèce humaine. Rien n'est simple en ce domaine où l'on n'a affaire qu'à des cas particuliers.

La preuve que le rêve ne concerne pas seulement l'histoire personnelle mais aussi celle de l'espèce nous vient d'abord des animaux. Chacun sait que la plupart sont capables dès leur naissance de comportements très complexes, sans aucun apprentissage. D'où tirent-ils ce savoir, qui ne réside évidemment pas dans de simples molécules que sont les gènes ? Prenons le chat. C'est un animal qui rêve énormément. Mais à quoi peut-il bien rêver ? Des chercheurs sont parvenus à supprimer certaines connections cérébrales dont la fonction est d'inhiber le passage à l'acte. Ils ont alors pu observer des chats mimant leurs rêves. C'étaient surtout des rêves de chasse, de poursuite de proies et de capture. Sachant que tout chat sait chasser sans que personne le lui apprenne, nous sommes fortement enclins à voir dans ses rêves un apprentissage de certains comportements spécifiques (6). C'est finalement cela l'instinct.

L'observation des bébés humains va tout à fait dans le même sens. Car n'est-il pas paradoxal qu'ils passent la plus grande partie de leur temps à dormir et surtout à rêver, alors qu'ils sont sensés apprendre le monde ! D'autant que des travaux récents révèlent que, contrairement à l'opinion commune, les bébés apprennent mieux certaines choses s'ils ne se livrent pas à des tâches d'apprentissage ! (7) La seule conclusion acceptable est que ce sont les rêves qui tiennent lieu d'apprentissage, moment privilégié où nous accédons à la mémoire de l'espèce.




La conscience réflexive


Presque tout ce que nous venons de dire vaut pour l'animal autant que pour l'homme. Chez l'un comme chez l'autre en effet nous trouvons un champ astral avec quelques eidos propres à l'individu (cf. la personnalité des chiens, des chevaux, etc), et un très grand nombre partagés avec d'autres individus de la même famille, de la même espèce, etc. La seule différence, de taille, est que l'homme possède la conscience réflexive. Il ne se contente pas de savoir faire, comme tous les animaux savent faire et bien faire quelque chose, il sait en plus qu'il sait.

Mais qu'est-ce au juste que la conscience réflexive ? Spinoza, les bouddhistes et d'autres ont sans doute raison de l'assimiler à une perception intérieure, car il ne s'agit plus de construire des eidos de pensée concernant le monde, mais des eidos de pensée concernant d'autres eidos de pensée. Reste à savoir quel est cet organe de perception capable de regarder les autres organes de perception en train de regarder le monde. Un certains nombre d'indices incitent à penser qu'une zone du cerveau appelée lobes frontaux joue un rôle déterminant. D'une part, ils existent uniquement chez l'homme et pas chez l'animal, ou à peine esquissés ; d'autre part, ils sont à la jonction entre le rhinencéphale, héritier d'une structure apparue très tôt dans l'évolution animale et qui conditionne notamment le comportement émotionnel, et le néocortex, partie récente du cerveau qui chez l'homme est le support de la vie personnelle, volontaire ; enfin, ils donnent la notion de temps, ainsi que la capacité à mener à bien des actions conformément à une fin. (8) Nous n'irons évidemment pas prétendre que les lobes frontaux sont l'oeil intérieur. Les choses sont certainement plus compliquées, et concernent aussi d'autres parties du cerveau, voire d'autres parties du corps. Mais nul doute qu'ils jouent dans l'affaire un rôle essentiel.

Un des effets de la conscience réflexive est de construire l'ego, parce qu'elle engendre la conscience de la coupure entre soi et le monde. Bien sûr, les animaux créent aussi une coupure soi-monde avec leurs perceptions, mais ils n'en ont pas conscience, restant toujours dans l'instant de la réalité présente. Tandis que chez l'homme, la conscience de la séparation est à l'origine d'une sorte de schizophrénie, avec d'un côté un cerveau (ou une partie) qui se comporte comme celui des animaux, et de l'autre un incessant dialogue intérieur. Nous verrons au chapitre suivant que cela a d'importantes conséquences sur le devenir de l'homme après la mort. En attendant, revenons sur l'idée du cerveau en tant que jonction entre le corps physique et le champ astral.




Le cerveau antenne


Nous avons déjà vu au chapitre 6 à propos de la perception que le cerveau n'est pas une simple machine à traiter de l'information. Il l'est bien sûr, de par tous les câblages qui constituent la partie matérielle de l'homme, mais il n'est pas que cela. Il est aussi une sorte d'antenne, qui reçoit et transmet de l'information à d'autres Plans de notre univers. Les choses se passent en fait en deux temps. Lors d'une perception, il y a d'abord une suite d'opérations que nous dirons mécaniques car elles se déroulent entièrement dans le plan de la matière. La science classique analyse cela fort bien. Ensuite se produit un curieux phénomène qui est la synchronisation d'un certain nombre de neurones (9). C'est à partir de là que s'opère le changement de Plan. La suite ne relève plus de la matière mais uniquement de l'astral. Les contraintes s'évanouissent, et les principes de la Weid jouent pleinement. Prenons un exemple.

Vous entendez crier " au feu ". Vous constatez qu'il s'agit d'une réplique que lance un personnage dans un feuilleton télévisé. Vous savez qu'il n'y a pas réellement de feu dans votre maison.

Lorsque vous tenez un raisonnement de ce genre, vous ne vous amusez pas à décortiquer chaque pensée en significations plus élémentaires, ni ne cherchez dans votre mémoire si vous auriez rencontré de semblables situations pour vous en inspirer. Vous vous contentez de prendre les deux pensées, les deux bulles de signification (" au feu " et " télévision "), de les unir, et la troisième s'en sépare instantanément et sans aucun effort (" il n'y a pas de feu "). Ces opérations ne se déroulent en aucun cas dans le cerveau, ni ne sont le fruit de son activité. Tout se passe dans l'astral, c'est-à-dire en-dehors de la matière. Mais, parce que tous les plans sont liés, il est normal d'observer des modifications de l'état du cerveau.

Le fait que nos processus de pensée se déroulent dans l'astral nous permet de comprendre pourquoi il est pratiquement impossible à un ordinateur de tenir un raisonnement aussi simple que celui que nous venons d'exposer : il est programmé pour suivre les règles de la logique, pas pour mettre en oeuvre le processus eidique d'union-séparation. Plus précisément il peut être programmé pour résoudre ce type de problème, mais alors il se révèle incapable d'en résoudre un autre, même semblable, comme par exemple : 1. j'ai faim ; 2. je rentre dans un restaurant ; 3. je vois que la serveuse a les mains sales ; 4. je quitte le restaurant. Or les raisonnements rigoureusement logiques ne constituent qu'une infime fraction de l'ensemble des raisonnements que nous tenons. Si depuis des millénaires ils sont malgré tout mis en exergue par les philosophes, c'est pour une raison simple : il s'agit de cas pathologiques que leur simplicité, ou plus exactement leur capacité à faire l'objet d'algorithmes, rend particulièrement attrayant. Or il n'a échappé à personne qui observe un tant soit peu les comportements humains que la logique préside rarement. Le mécanisme fondamental est bien plutôt celui de l'union-séparation : un certain nombre de pensées se mettent ensemble ; d'autres s'y ajoutent le cas échéant grâce à des liens tissés auparavant (dans le premier exemple " télévision " peut renvoyer à un ensemble d'autres significations) ; et de ce magma, de cette lyse, sort (en général mais pas toujours car la situation n'est pas forcément saturée !) une pensée, une signification nouvelle. La difficulté d'un tel processus est qu'il ne peut faire l'objet d'un algorithme.

Précisons encore qu'il faut bien distinguer : 1. le raisonnement simple qui se déroule dans l'astral selon le mécanisme de l'union-séparation qui vient d'être décrit ; 2. le raisonnement élaboré, qui ne consiste en rien d'autre qu'à dérouler mentalement chaque étape d'un algorithme obéissant aux lois de la logique (ou plutôt d'une certaine logique), mais avec toujours par-derrière les mêmes processus d'union-séparation. Donc ne pas confondre description microscopique et description macroscopique : au premier niveau joue le mécanisme union-séparation ; au second s'appliquent d'autres règles, n'importe lesquelles à la limite puisque nous nous les donnons.

La réalisation d'une action, ou plus précisément le passage d'une intention à l'acte, suit pratiquement le chemin inverse de celui de la perception. Nous pouvons voir en effet les intentions comme se formant dans le plan astral, puis descendant dans la matière en certains lieux précis du cerveau, agrégat d'eidos de matière liés à l'agrégat d'eidos de pensées. Ensuite ce n'est plus qu'une question de câblage pour aboutir à l'acte proprement dit (10). Si par exemple vous formez l'intention de lever le bras, cette intention ne va tout d'abord exister que dans l'astral. Ensuite, de par des liens établis d'une part au niveau de l'espèce humaine en général et d'autre part par apprentissage personnel, cette intention va déclencher une décharge de certains neurones d'une zone du cerveau appelée SMA (pour special motor area en anglais), qui va aboutir à commander la contraction des muscles de soulèvement du bras.






L'agrégat homme en marche



La meilleure façon que nous ayons à notre niveau de réaliser que nous ne sommes qu'un agrégat est de constater combien nous appréhendons peu de choses de ce que nous sommes : nous n'avons pas conscience du fonctionnement de la plupart de nos organes, comme le foie ou l'estomac (sauf lorsqu'ils se signalent douloureusement à nous !) ; nous n'avons aucune conscience de la vie des cellules qui constituent notre corps ; nous n'avons aucune conscience des processus en oeuvre lorsque notre corps se construit et se reconstruit ; nous n'avons aucune conscience des forces qui donnent la forme à notre organisme ; nous n'avons pas conscience que la plupart de nos comportements et décisions prennent racine à des niveaux qui nous échappent, instinctifs par exemple ; nous n'avons pas plus conscience des innombrables facteurs qui agissent sur nos états physiques et psychiques, comme le climat, le lieu, l'humeur de nos proches, etc.

La complexité de l'agrégat homme explique qu'il soit continuellement tiraillé dans différentes directions, qu'il ait tant de peine à prendre des décisions, bref qu'il se sente souvent si mal dans sa peau. De là cette tendance que chacun peut observer à renforcer par la réaffirmation les eidos déjà les plus saturés, car c'est une manière de consolider l'agrégat qui donne l'illusion d'une unité, d'une unicité, d'une substantialité. C'est ainsi que se construit l'ego. Ou plutôt l'illusion de l'ego, car croire enfermer ainsi quelques eidos dans un paquet bien ficelé n'interrompt nullement le partage des eidos avec d'autres êtres.

Cette image d'un homme éclaté, diffus, multiple, peut sembler négative. De fait, tout ne fonctionne pas toujours de façon harmonieuse. Mais tout de même, l'assemblage tient, et ce depuis des millénaires. Il tient d'autant mieux qu'à force de tâtonnements, les hommes ont fini par trouver quelques recettes pour harmoniser tout ça, qui s'appellent les pratiques de guérison chamaniques, la médecine, la psychologie, et même les voies de recherche spirituelle. Ceci est l'occasion de signaler que cette façon de voir l'homme n'est pas sans conséquences sur notre conception de la santé. Celle-ci en effet ne peut plus être considérée comme un état stable et permanent caractérisée par une absence de maladie. C'est dorénavant une tentative de chaque instant pour faire fonctionner de façon cohérente tout ce qui constitue l'agrégat. C'est une recherche d'équilibre pour réduire les tensions causés par d'innombrables facteurs, la nourriture, l'environnement, les relations avec les autres, etc. Et comme tout cela se passe sur tous les plans à la fois, celui du corps physique, celui du champ éthérique, et celui du champ astral, le concept même de maladie devient excessivement flou. Car l'apparition d'une maladie à un certain niveau, celui du corps physique par exemple, peut être un moyen pour l'ensemble de l'agrégat de retrouver l'équilibre après de trop fortes tensions subies sur d'autres plan, le plan émotionnel par exemple. Alors le fait de surmonter cette maladie permet à l'agrégat d'acquérir, pour un temps au moins, une cohésion plus forte qu'avant.

Terminons en remarquant que cette recherche d'équilibre n'est pas une fin en soi. Comme nous le verrons au chapitre suivant, un homme n'est qu'un instrument pour accomplir une tâche. Il est donc juste que pour ce faire il soit en bon état de marche. Mais là encore un équilibre doit être trouvé, car trop s'occuper de soigner, de régler, et de parfaire l'instrument ne laisse plus assez de temps pour son usage. La meilleure voiture est celle dont on se sert pour se déplacer, pas celle qui trône dans un musée et qu'on astique tous les jours.






Au coeur du corps et de l'esprit



Décrire la réalité ultime de l'homme est impossible. Car concevoir ce qu'est un homme revient à savoir ce qu'est la vie, ce qu'est l'univers. Or nous ne le savons pas parce que nous sommes enfants de cet inconnu. Nous ne pouvons nous regarder nous-mêmes de l'extérieur. L'idée que nous nous faisons de l'homme tourne donc forcément en rond puisqu'il n'y a aucun point de départ solide, sinon le Principe Directeur qui nous est encore plus inaccessible !

En revanche, sachant cela, nous pouvons très bien inventer une nouvelle description de la réalité qui convienne le mieux à notre vie et à notre évolution. En sélectionnant les idées les plus utiles à notre survie, il nous est possible d'imaginer de nouveaux eidos, de nouveaux sens, de donner de nouveaux noms à l'indescriptible. C'est pour cela qu'il est indispensable de définir l'homme global, l'homme de la Weid, parce que comme toujours, de la vision de l'homme dépend toute la suite de l'histoire, à savoir une nouvelle vision de lui-même, de son rôle dans l'univers, un nouveau modèle de société, une nouvelle coloration à la vie. Nous nous sommes donc attelés à la tâche en tentant de regrouper le maximum d'informations disponibles aujourd'hui, en tentant aussi d'en faire un modèle cohérent, utile et pratique. Notre hypothèse de l'homme global se veut donc réaliste, mais elle n'est pas plus vraie ou fausse que les autres modèles construits par les générations qui nous ont précédées. Elle est seulement plus adaptée à notre époque. Vas donc pour le découpage en corps physique, champ éthérique, et champ astral. C'est pratique, clair, et utile. C'est pour cette raison que le réalisme naïf du matérialisme s'est imposé, et c'est pour cette raison qu'il disparaîtra aussi…

Aujourd'hui pourtant, même si nous sommes en train de fabriquer un nouveau modèle tout aussi naïf que les précédents, quelque chose a changé du simple fait que nous sommes justement conscients de fabriquer un modèle de plus. Cette petite différence est large de conséquences. Par exemple il n'est plus possible de retomber dans le travers habituel de l'humanité qui consiste à dire " j'ai raison tu as tort, il n'y a que mon modèle de vrai ".

Dans notre modèle, l'homme global peut être vu comme un agrégat d'eidos qui se serait constitué progressivement depuis le début de la vie sur Terre par un phénomène de coévolution entre le monde et sa représentation. L'être humain ne peut avoir accès à cette totalité. Ainsi donc, quand il tente de se décrire, il doit choisir une porte d'entrée, celle qui lui convient le mieux.

Par exemple vous êtes amoureux. C'est un sentiment, une émotion que vous ressentez dans votre corps et dans votre pensée. On peut aussi dire aujourd'hui, que votre système limbique est en pleine effervescence, que vos neurones subissent une décharge de telle ou telle hormone, elles-mêmes n'étant que des molécules, des atomes, des quarks, des I.U., etc.

On peut également remonter en amont et décrire votre état autrement. Vous êtes amoureux parce que cette personne vous rappelle votre mère (phénomène de résonance mnésique), parce vous avez manqué de ceci ou de cela, parce que vous vous retrouvez dans l'autre, ou qu'au contraire il vous complète. Et on pourrait dire encore que plongé dans une extase mystique, vous êtes amoureux de Dieu, tout en constatant en même temps que votre organisme est noyé d'endorphines, et que vos chakras sont ouverts. Toutes ces descriptions sont vraies dans leur domaine de référence. Elles ne s'opposent pas. Si nous possédions toutes les données on pourrait même dans certains cas découvrir qu'elles se superposent les unes les autres, comme un fil d'eidos ininterrompu, pour produire en fin de course ce que l'on appelle l'état amoureux. Mais dans l'état actuel de nos connaissances, ce fil est encore en pointillé. Nous sommes seulement en mesure de comprendre qu'au-delà des points de vue différents des hommes qui regardent l'homme, il existe un homme global dont nous ignorons la véritable nature qui est au-delà de toutes les définitions que nous pouvons en donner. Il ne faut pas oublier qu'en réalité tout se situe dans le Point-présent, que tout se joue en même temps sur tous les plans…

Dans ces conditions, il est inutile de chercher la véritable cause de nos émois. Inutile de se demander qui commande, du corps ou de l'esprit. Faux débat, éternel faux débat. Si nous n'y prenons garde, il risque de nous empoisonner encore longtemps la vie. Car en fait, corps et esprit ne sont pas fondamentalement différents. Ce qui se passe sur le plan que nous appelons le corps se passe en même temps sur le plan que nous appelons l'esprit. Tout se joue en même temps et rien ne marche séparément. C'est seulement notre porte d'entrée dans la description de la réalité qui change. Certains préférerons parler de la matière, d'autres de l'émotion romantique, d'autres encore de l'énergie et des chakras, pourquoi pas ! Il n'y a pas de conflit entre ces différents points de vue puisque chaque définition du réel est vraie à son niveau. L'essentiel est de choisir celle qui convient le mieux au moment. Mais attention car il n'est plus possible d'opposer ces définitions. L'erreur serait de croire que parce que nous éprouvons des émotions tout se joue à ce niveau, ou bien de penser, pour avoir identifié quelques molécules qui interviennent dans le phénomène, que tout est déterminé par la matière uniquement. Mais s'il nous faut agir sur la matière faisons-le. S'il est plus utile d'intervenir sur l'esprit faisons-le aussi, en sachant bien que cette hormone de l'amour dans notre corps est aussi sacrée que le reste, car elle est la traduction dans la matière de nos sentiments, émotions, états mystiques. Tout est là. Il faut le savoir pour en tenir compte et entrer dans le réel par la porte la plus utile et la plus pratique sur le moment, tout en gardant à l'esprit qu'elle contient virtuellement toutes les autres.




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Notes


1. Lynn MARGULIS et Dorian SAGAN, L'univers bactériel, Albin Michel, 1989.

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2. Paul Mac LEAN, Les trois cerveaux de l'homme, Robert Laffont, 1990.

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3.dossier La revanche des microbes, Science et Vie n° 904, 905 et 906, janvier, février et mars 1993.

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4. YOUBICIER-SIMO, BOUDARD, MEKAOUCHE, BASTIDE, BAYLE, International Journal of Immunotherapy, IX (3) 169-180, 1993.

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5. Docteur Roger DALET, Supprimez vos douleurs par simple pression d'un doigt, le livre de poche, 1978.

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6. Adrian MORRISON, Une fenêtre ouverte sur le cerveau pendant le sommeil, Pour la Science n°68, juin 1983.

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7. Roger LECUYER et Arlette STRERI, Les bébés et la connaissance des objets, CNRS-info n°260, mars 1993.

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8. Daniel FAVRE, Lobes frontaux, représentation du temps et apprentissage, colloque international de l'AFIRSE, 1992.

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9. Walter FREEMAN, La physiologie de la perception, Pour la Science n°162, avril 1991.

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10. John ECCLES, Evolution du cerveau et création de la conscience, Fayard, 1989.

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Glossaire


Chimère: c'est un être composé de la fusion de plusieurs êtres dissemblables. Il y a deux ou trois milliards d'années, les êtres vivants ne s'étaient pas individualisés au point d'édifier des barrières rigides. Ils pouvaient vivre les uns dans les autres. C'est ainsi, par ce processus de chimérisation, que se sont construits les êtres complexes à partir des êtres simples qu'étaient les premières bactéries et champignons.

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