La création de manifestations physiquesVahé Zartarianseptembre 1995, révision mars 1997 |
En mettant côte à côte la théorie du chaos, plus particulièrement la notion de sensibilité aux conditions initiales, et la micropsychokinèse, c'est-à-dire la capacité qu'a l'esprit d'agir sur la matière à un niveau élémentaire, celui de la physique quantique, je montre qu'il est possible par nos seules intentions de créer des événements de grande ampleur.
les mouvements du corps |la micropsychokinèse | la sensibilité aux conditions initiales | la création d'événements
Si je vous demande de lever un bras ou une jambe, vous n'aurez probablement aucune peine à le faire. Pourtant, vous n'avez sûrement pas idée de l'incroyable complexité requise pour accomplir un mouvement aussi simple. Il faut contrôler séparément le relâchement ou la contraction de dizaines de muscles différents, avec une précision à rendre fou le plus calé des ingénieurs roboticiens.
Bien sûr, certains seront capables de vous décrire tout cela avec minutie, de nommer chacun des muscles qui intervient, de parler de synapses et d'influx nerveux, etc. Mais, fort heureusement, les hommes n'ont pas attendu cela pour commencer à bouger! D'autant que discourir sur la possibilité d'une action n'a jamais remplacé sa réalisation effective. Certes vous ne savez pas précisément décrire ce qui se passe lorsque vous effectuez un mouvement comme lever le bras ou la jambe, mais il y a au moins une chose de sûre, c'est que vous savez le faire! En d'autres termes, chacun de nous possède le savoir-faire pour transformer ses intentions en actions. Cela revient à dire que nous savons tous agir sur la matière par la pensée, ou encore que nous savons matérialiser nos pensées dans notre corps.
Ces affirmations sont frappées du sceau du bon sens, au point que c'est à se demander pourquoi je me suis astreint à cette longue introduction pour en arriver là. C'est que cette banalité apparaît comme une véritable hérésie aux yeux de la plupart des scientifiques qui, aujourd'hui, se sont appropriés ce domaine, les neurologues, les biologistes, et même depuis peu les spécialistes en intelligence artificielle. Comme ils envoient dans l'inexistence la conscience et tout ce qu'elle est susceptible de contenir, comme ils ramènent toute la réalité à des agitations d'atomes et de molécules, ils trouvent évidemment qu'il n'y a aucun sens à se demander comment une intention, sensée être de l'ordre de l'immatériel, peut se transformer en action, c'est-à-dire déclencher des mouvements matériels d'ampleur notable.
Mais la réalité ne se laisse pas aisément enfermer dans des limites. Une vision aussi restrictive n'a donc pas empêché que soient faites sur le cerveau des découvertes qui sont pour nous du plus haut intérêt.
La partie qui nous intéresse plus particulièrement ici est une petite zone située au sommet du cerveau et appelée aire motrice supplémentaire, ou AMS en abrégé (ou encore SMA pour supplementary motor area en anglais). Découverte dans les années 20, son rôle n'a vraiment commencé à être compris que dans les années 60-70. Les neurophysiologistes Porter et Brinkman en particulier ont découvert en étudiant le singe, qu'environ un dixième de seconde avant qu'il ne tire un levier pour obtenir de la nourriture, les cellules de l'AMS entraient en activité. Le plus intéressant est que cette aire était activée avant toute autre aire cérébrale, notamment avant le cortex moteur (la partie du cerveau qui commande les mouvements musculaires). C'était le premier indice sérieux qu'une zone précise du cerveau était impliquée dans le passage d'une intention à l'action.
La technique s'améliorant, des recherches plus poussées purent être entreprises sur l'homme lui-même. Les expériences de Roland au début des années 80 sont à ce titre particulièrement édifiantes.
Il était demandé à des sujets d'accomplir des mouvements avec les doigts, suffisamment compliqués pour qu'ils ne puissent devenir automatiques. Comme chez le singe, on constata que le mouvement partait bien des neurones de l'aire motrice supplémentaire.
Mais le résultat le plus étonnant fut obtenu dans une variante de l'exercice où il était demandé au sujet d'accomplir la série de gestes uniquement par la pensée, sans passer à l'acte. Comme il fallait s'y attendre, les neurones concernés du cortex moteur restèrent inactifs. En revanche, Roland découvrit que l'AMS, l'aire motrice supplémentaire, était, elle, activée. Autrement dit, la simple intention mentale d'exécuter un mouvement se traduit par une activation des neurones de l'AMS. Et on a observé en plus que des intentions différentes se traduisent dans l'AMS par des motifs d'activation différents.
Récapitulons.
Lorsqu'on veut accomplir un mouvement, comme lever le bras, les neurones de l'AMS sont les premiers activés. Ensuite, les signaux se propagent aux neurones appropriés du cortex moteur, pour finalement aboutir à la contraction des muscles du bras. Le point capital à relever est que la mise en activité des cellules de l'AMS n'est déclenchée par aucune autre cellule. Autrement dit, cette modification au niveau de la matière qu'est l'activation d'un neurone n'est pas causée par quelque chose de matériel! Comme le neurologue et prix Nobel de médecine John Eccles, nous sommes obligés de conclure: "Nous avons la démonstration irréfutable que l'acte mental que constitue une intention provoque la décharge d'une cellule nerveuse". (1)
Nous pouvons nous faire une idée de l'échelle des phénomènes dont il vient d'être question en constatant ceci: une cellule nerveuse du cortex cérébral établit environ 10.000 liaisons qu'on appelle des synapses avec des neurones semblables; chaque synapse comprend entre 30 et 50 vésicules synaptiques actives (sur un total d'environ 2000) qui sont comme des petites poches remplies chacune de 5 à 10.000 molécules d'une substance spécifique appelée neuromédiateur; lorsqu'un neurone est dans un certain état d'excitation, il se produit une ouverture des vésicules synaptiques (exocytose), ce qui libère les neuromédiateurs; l'autre neurone les capte, et se met à son tour dans un état d'excitation, si un certain nombre de conditions sont remplies.(2)
Tout ça pour dire que l'échelle à laquelle se déroulent ces phénomènes est extrêmement petite.
Or nous savons que plus l'échelle se réduit, plus la "matière" devient "immatérielle" et adopte des comportements pour le moins étranges et paradoxaux. Je rappelle en particulier que les propriétés d'un quanton ne sont définies qu'en rapport avec un acte d'observation. Autrement dit, il y a là passage d'un état latent, potentiel, un état immatériel en cela que les habituels critères qui définissent la matière, comme la solidité ou la localité, ne sont pas respectés, à un état matérialisé, avec un certain nombre de caractéristiques précisément définies.
La similitude est frappante avec ce qu'on observe lors du passage d'une intention à une action. L'intention, qui est de nature immatérielle, devient soudain physiquement décelable dans le cerveau, transition qui apparaît aussi brutale et mystérieuse que la réduction de la fonction d'onde pour un quanton. En outre, le phénomène semble si bien localisé qu'il est tout à fait admissible qu'ait lieu dans le cerveau une réduction de cette sorte.
Mais qu'on en se méprenne pas. Je ne suis pas en train de dire que toutes nos intentions se matérialisent au niveau de l'aire motrice supplémentaire suivant un processus que la théorie quantique serait en mesure d'expliquer. Il m'importe seulement de montrer la possibilité que le cerveau puisse être le lieu d'une transition immatériel-matériel (3), intention-action, chose que certains s'obstinent à tenir pour impossible:
Voilà comment l'on peut concevoir qu'une intention de mouvement puisse déclencher effectivement un mouvement de notre corps.
Il est important de noter que les effets physiques sont obtenus sans modification de la balance énergétique du système, sinon il y aurait violation d'une importante loi physique, celle de conservation de l'énergie. En d'autres termes, la pensée ne crée pas d'énergie. Grossièrement parlant, elle se contente d'opérer une sélection, d'orienter le choix au niveau des probabilités d'actualisation du système quantique.
Parvenus à ce point, nous pourrions nous dire que, puisque le monde physique n'a pas plus de solidité ni d'étendue qu'une idée, qu'il est une Lyse, il ne devrait pas être plus difficile de déclencher un ouragan que de donner un coup de pied! Nous allons voir que c'est effectivement le cas! Mais pour comprendre comment nous créons au-dehors des événements, nous allons devoir faire quelques détours et passer par l'étude de la micropsychokinèse et la théorie du chaos.
Le domaine que nous allons aborder maintenant, la parapsychologie, fait depuis longtemps l'objet de vives controverses dans les milieux scientifiques. Or pour moi, la cause est entendue, la réalité de ces phénomènes ne fait aucun doute.
La première raison qui m'incite à le croire est d'ordre personnel puisque j'ai vécu un certain nombre d'expériences qui sortent du cadre étroit du matérialisme: télépathie, communications avec le règne animal, voyances, matérialisation de formes-pensées dans un cristal (4), etc.
L'autre raison est que presque tous les peuples de la Terre vivent en contact étroit avec le "surnaturel", qui n'est au fond que du "naturel" dont on n'a pas l'habitude ou que l'on ne parvient pas à expliquer, c'est-à-dire à intégrer dans sa conception implicite de la réalité. La capacité de lever le bras si on le décide, la naissance d'un enfant, l'apparition d'une comète, ou la communication télépathique ne sont "naturels" ou "surnaturels" qu'en fonction de la vision du monde que l'on a.
Enfin, la dernière raison qui pour moi rend vain le débat sur la réalité des phénomènes psi est d'ordre scientifique. Depuis plus d'un siècle en effet, les expériences s'accumulent, avec des protocoles de plus en plus rigoureux, à rendre obsoletes bien des procédures employées ordinairement par les chercheurs (5). Certes, cela ne met pas totalement à l'abri de tricheries ou d'erreurs d'interprétation, mais ni plus ni moins que dans les autres domaines. Au vu de tous ces résultats, il faut une sacré dose de mauvaise foi ou de peur pour ne pas admettre au moins l'existence de ces phénomènes que la science n'arrive pas à expliquer. D'ailleurs, une étude réalisée aux Etats-Unis dans les années 70 a révélé que 67% des scientifiques jugeaient le psi comme un fait établi, et que 88% reconnaissaient la recherche dans ce domaine comme une activité scientifique légitime et importante (6). Le problème est que trop peu osent l'admettre en public.
Tout ça pour dire que la question aujourd'hui n'est plus de se demander si les phénomènes psi existent ou non. Il s'agit de chercher ce qui se cache derrière, et, à l'instar de tout autre fait, d'en tirer des enseignements qui s'imposent à propos de ce-qui-est.
Des phénomènes très divers relèvent de la parapsychologie. Sous la dénomination perception extra sensorielle (ou ESP en abrégé pour extra sensory perception), on regroupe ceux qui témoignent qu'une personne a accès à une information par une voie qui n'est ni physique (vision, audition, toucher), ni chimique (goût, odorat), ni une déduction logique. Il s'agit en premier lieu de la télépathie, ou transmission de pensée en termes plus courants, en second lieu de la clairvoyance, définie comme une connaissance directe et non sensorielle d'événements distants, sans la médiation d'un agent émetteur, et en troisième lieu de la précognition, qui se réfère à la connaissance d'un événement futur.
Une seconde catégorie dénommée psychokinèse (ou PK en abrégé) regroupe les phénomènes qui témoignent d'un apparent rapport de cause à effet entre les états émotionnels et mentaux d'une personne, et le comportement de certains objets matériels autour d'elle, en-dehors de toute intervention physique évidemment. En termes plus prosaïques, c'est le pouvoir de déplacer ou de déformer des objets, bref d'agir sur la matière extérieure, par la seule action de la pensée. Ouf, nous voilà enfin revenus au sujet qui nous préoccupe dans cet essai!
Sigmund Adam est avocat à Rosenheim en Bavière. En ce mois de novembre 1967, sa patience est à bout. Cela fait des semaines que son bureau subit une destruction en règle: d'inexplicables détonations retentissent, les tubes de néon se déconnectent tout seuls, les ampoules à incandescence explosent les unes après les autres sans que les filaments soient endommagés, le téléphone sonne à tout bout de champ sans que personne n'appelle, les produits du photocopieur se répandent spontanément, etc.
Soupçonnant une défaillance du système électrique, Adam fait appel aux ingénieurs des compagnies du téléphone et d'électricité. Ils mettent en place des appareils de contrôle qui enregistrent effectivement d'importantes fluctuations électriques. Le problème est que ces fluctuations persistent même après avoir déconnecté du réseau le bureau de l'avocat!
Début décembre, Hans Bender entre en scène. Chercheur à l'université de Fribourg, il est un enquêteur chevronné en matière de poltergeists. Il arrive flanqué de deux collègues physiciens de l'institut Max Planck. Tous se mettent aussitôt au travail.
Leurs recherches méticuleuses les conduisent à exclure catégoriquement comme cause des dysfonctionnements: les variations de l'alimentation électrique, les voltages hautes fréquences, les charges électrostatiques, les champs magnétiques, les effets ultrasoniques ou infrasoniques (ce qui comprend aussi les vibrations de toutes natures), les branchements défectueux, les défauts des appareils, et enfin des interventions manuelles.
Bref, les troubles ne semblent pas dus à un processus physique connu. Bender commence à être convaincu qu'il s'agit de psychokinèse. Dès l'instant où il énonce cette possibilité, les phénomènes s'intensifient. Lui et son équipe, ainsi que des officiers de police et d'autres chercheurs, sont les témoins d'événements spectaculaires: des assiettes s'envolent, des tableaux se balancent et se retournent, des tiroirs s'ouvrent, des meubles se déplacent... Certains de ces mouvements sont même enregistrés par une caméra vidéo.
Pendant ces manifestations, les enquêteurs remarquent qu'Anne-Marie, une jeune employée nouvellement engagée, présentent les signes d'une grande nervosité. Incitée à prendre quelques jours de repos, il s'avère que les phénomènes cessent entièrement durant son absence. Peu après, elle trouve un autre emploi. L'étude de l'avocat retrouve son calme et ne connaîtra plus aucune manifestation "surnaturelle". Mais dans le bureau où elle travaille maintenant, de nouvelles perturbations se produisent, heureusement moins spectaculaires et qui s'estompent avec le temps.
Voilà un exemple typique de ce qu'on appelle un poltergeist. Le terme vient de l'allemand et signifie "esprit frappeur". Comme cela n'a pas une connotation très positive, certains chercheurs préfèrent parler de psychokinèse récurrente spontanée. Quoiqu'il en soit, ces phénomènes sont parmi les mieux observés et les mieux établis de l'immense fourre-tout que constitue la parapsychologie (7).
Si j'ai choisi de commencer par là l'étude de la PK, c'est que le poltergeist constitue un cas extrême, donc plus aisément observable et interprétable, où des manifestations physiques exceptionnelles sont clairement causées par les états émotionnels d'une personne perturbée. Cela touche même parfois des groupes entiers, en particuliers des familles. A ce propos, la psychanalyste Djohar Si Ahmed a cette belle formule: "L'appareil psychique familial s'est mobilisé avec force pour produire, ou plutôt hurler et/ou gémir dans les murs les souffrances vécues à des degrés différents par chacun des quatre membres de cette famille." (8)
Il faut tout de même reconnaître que, dans une existence "normale", on est rarement confronté à des objets qui se déplacent sans raison physique apparente! Les phénomènes tels que les poltergeists, et d'autres comme les déformations d'objets ou des changements de propriétés physico-chimiques de matériaux (9) sont spectaculaires et importants. Ils montrent clairement que, dans certaines circonstances très précises, l'esprit influence la matière d'une manière visible. On peut toutefois leur reprocher leur caractère "élitiste", en ce sens qu'ils ne sont produits que par des sujets particulièrement doués. C'est pourquoi certains scientifiques travaillant sur la parapsychologie en général et sur la psychokinèse en particulier ont choisi d'orienter leurs recherches dans une autre direction.
Pour développer une approche démocratique et non plus élitiste de la parapsychologie, la meilleure idée est venue des physiciens. Ils sont partis du constat que les phénomènes quantiques tels que la désintégration d'un élément radioactif, sont totalement aléatoires et imprévisibles. En reliant un corps radioactif à un détecteur, il est facile de construire un générateur numérique parfaitement aléatoire. Il fournit des séquences de 0 et de 1 qui échappent à toute structuration (il existe des outils mathématiques pour le vérifier). Par exemple 0100111011001... avec autant de 0 que de 1 pour une longue série. Le but du jeu consiste à faire en sorte qu'il y ait, disons, plus que de 0 que de 1. Si un sujet obtient des séquences dont la probabilité d'apparition au hasard est extrêmement faible (10), alors on est en droit de suspecter que "quelques chose", l'intention peut-être, a interagi avec le processus quantique de désintégration du corps radioactif, modifiant son caractère aléatoire. En d'autres termes, dans cette approche, il ne s'agit plus d'observer directement des effets physiques de grande ampleur, mais de déduire l'intervention d'une faculté psi à partir de l'analyse statistique de nombreux tests identiques.
Je passerai sur l'énumération rébarbative des résultats. Le seul point à retenir est qu'ils sont positifs, c'est-à-dire qu'ils mettent clairement en évidence l'existence de la micropsychokinèse, et ce pas seulement chez des sujets d'élite mais chez presque tout le monde (11).
Les générateurs numériques aléatoires fondés sur la désintégration d'un élément radioactif ont fait leur apparition dans les laboratoires de recherches en parapsychologie dans les années 60. Depuis, d'autres types ont été conçus, basés sur des processus assez différents comme des bruits électroniques. Outre le fait qu'ils sont plus simples et plus fiables, ils présentent l'intérêt de pouvoir être reliés directement à un ordinateur, ce qui permet une analyse statistique en continu des résultats.
Mais la plus grande révolution qu'a apporté l'ordinateur a été de transformer des expériences rébarbatives en de véritables jeux. Il faut bien avouer que passer des heures devant deux lampes à essayer de faire en sorte que l'une s'allume plus souvent que l'autre n'a rien d'excitant! L'intérêt et la motivation sont bien plus forts lorsque cela devient un jeu. Et les résultats s'en ressentent!
Au lieu de contempler bêtement des lampes, on peut essayer de rapprocher ou d'éloigner des objets sur l'écran de l'ordinateur. C'est une telle idée que Mario Varvoglis a mis en application dans un superbe jeu intitulé The Gate: "The Gate se déroule en trois phases. Dans la première, le but est de faire s'ouvrir la porte de Tara en ralentissant le mouvement de la spirale. Puis il faut faire s'avancer l'aura pulsante bleue, et enfin le Bouddha doré lui-même. Ici, l'endroit où vous appuyez (dans l'écran) est indifférent, et la souris est invisible. Car ce qui compte à chaque coup, c'est le moment où vous appuyez sur le bouton gauche de la souris. C'est un peu comme une roulette que l'on stopperait au hasard à un moment donné, et qui montrerait alors le chiffre sélectionné. L'essentiel est de ressentir le bon moment pour appuyer sur le bouton de la souris afin de tirer un bon chiffre. Le psi commence quand on s'éloigne du hasard et que l'on "tombe" très souvent sur les meilleurs chiffres... Dans ce test, chaque fois que vous appuyez sur la souris, 100 piles ou faces (0 ou 1) sont générés. Le but est de générer le plus de 1 possibles au dessus des 50 de moyenne... Le score global (tous les coups effectués pris ensemble) est donné pendant le jeu par les mouvements de Tara et du Bouddha: plus longue et lente est la spirale, plus le score cumulatif est haut; plus l'aura et le Bouddha sont grands, et plus le score cumulatif est haut." (12)
Avec les générateurs numériques aléatoires, il n'est pas toujours facile de savoir si un effet est obtenu par intervention d'une faculté de précognition ou par micropsychokinèse. Autrement dit, est-ce qu'un sujet désigne un numéro parce qu'il devine à l'avance qu'il va sortir (précognition), ou bien est-ce qu'en le désignant il n'interagit pas avec le système pour faire que ce numéro sorte effectivement (micro-PK)? C'est pour démêler cet écheveau que le physicien Helmut Schmidt, précurseur dans l'emploi des générateurs numériques aléatoires en parapsychologie, a conçu une expérience particulièrement ingénieuse.
Le travail du sujet consiste à prédire quelle lampe va s'allumer sur un ensemble de quatre. Pour ce faire, il appuie sur l'un des boutons associé à chaque lampe, et une fraction de seconde plus tard l'une d'elles s'allume. Ce que le sujet ne sait pas, c'est que la machine a deux modes de fonctionnement, l'un ne donnant des résultats que par mise en oeuvre de la faculté de précognition, et l'autre par micro-PK. En gros, dans le premier cas, la machine opère son choix avant que le sujet ne se décide (donc il doit deviner), tandis que dans le second cas elle entre en action après lui (donc il doit influencer le générateur) (13). C'est l'expérimentateur qui bascule à sa guise d'un mode à l'autre avec un interrupteur, sans que le sujet puisse se douter de quoi que ce soit.
Les résultats cumulés obtenus par un groupe sont les suivants: 30% de réussite pour la précognition, 31% pour la micro-PK, en rappelant que le hasard n'autorise que 25%. Résultats semblables avec un sujet sélectionné: 33% de réussite en précognition, et 30% en micro-PK. Donc pas de différence notable selon le mode de fonctionnement de l'appareil.
Avec des générateurs aléatoires quantiques, précognition et micro-PK sont indiscernables. Cela vient probablement du fait qu'au niveau microphysique, ce ne sont pas seulement les notions habituelles de solidité et d'étendue qui changent, mais aussi le temps (14). Nous voici revenus dans la Lyse, où temps et espace sont indifférenciés. C'est l'observateur, ici l'homme, qui les recrée. Voilà pourquoi à un certain niveau précognition et micro-PK paraissent confondus, et témoignent d'une même faculté humaine, qui est de projeter l'intention dans la Lyse pour lui donner forme.
Dans l'expérience de Schmidt, les sujets obtiennent des résultats quelle que soit la "cuisine" interne à la machine, et dont ils ignorent tout. Cela rappelle le début de cet essai, où nous avons vu que nous savons lever le bras sans rien connaître de toute la "cuisine" interne à notre corps. En un mot, il semble que dans les deux cas, seule l'intention compte. Et dans les deux cas également, cette intention semble trouver d'elle-même le moyen de s'accomplir. Pour le moment, nous ignorons comment. La seule chose que nous pouvons dire est que, si nous prenons pour référence la physique moderne, l'intention doit influer sur les probabilités d'actualisation d'un système quantique, opérer une sélection de ses états possibles pour n'en laisser se manifester qu'un seul.
Le "bon sens" porte à croire que le déplacement d'une poussière à l'autre bout de la galaxie ne va pas influer sur le cours des événements terrestres. De manière fort compréhensible, ce "bon sens" a imprégné toute la pratique scientifique. Jusqu'à ces 30 dernières années, il était couramment admis que des causes arbitrairement petites n'engendrent pas des effets arbitrairement grands. Autrement dit, une petite incertitude sur les données initiales d'un système ne doit conduire qu'à une très légère imprécision quant à son évolution future. Par exemple, une minuscule erreur de mesure sur la position de la comète de Halley en 1910 n'aurait entraîné qu'une très petite erreur sur la prédiction des conditions de son retour en 1986.
Pourtant le bon sens populaire est souvent plus subtil qu'il ne semble. Il sait jongler avec les contradictions avec une aisance remarquable. Pour preuve cette petite histoire qui, sous une forme ou une autre, court dans de nombreux folklores: "Faute de clou, on perdit le fer; faute de fer, on perdit le cheval; faute de cheval, on perdit le cavalier; faute de cavalier, on perdit la bataille; faute de bataille, on perdit le royaume!" C'est dire qu'à côté de systèmes qui font preuve d'une remarquable stabilité face aux perturbations, il en est d'autres qui se révèlent d'une sensibilité extrême.
Imaginons une bille dans une immense cuvette, comme on le voit sur la figure 1.
Il est clair qu'on a affaire à un système très stable, parce que, aussi loin qu'on l'entraîne, elle finira toujours par revenir au centre et s'immobiliser.
Plaçons maintenant la bille en équilibre au sommet d'une montagne, comme le montre la figure 2.
On conçoit facilement qu'une influence infime suffit à la faire basculer de manière irréversible dans une direction plutôt que dans une autre. On dit d'un tel système qu'il est sensible aux conditions initiales, parce qu'une infime incertitude sur les données de départ, ici la manière dont la bille bascule de sa position d'équilibre instable, conduit rapidement à une incertitude très grande sur le résultat final, c'est-à-dire sur la position de la bille au bout d'un certain laps de temps.
Jusque là, rien de bien nouveau. L'existence de tels systèmes sensibles est évidemment connu depuis longtemps. Seulement, jusqu'aux environs des années 60, on pensait qu'ils étaient l'exception, donc qu'ils ne présentaient qu'un intérêt négligeable. Et puis les choses commencèrent à changer. Le développement de nouveaux concepts mathématiques, l'arrivée d'outils informatiques, de nouvelles observations en physique et en biologie, tout ceci obligea à reconsidérer les choses, et donna naissance à une nouvelle branche de la science appelée théorie du chaos. (15)
Il faut bien comprendre que dans cette théorie, le mot chaos n'est pas synonyme de comportement aléatoire. Il désigne des phénomènes parfaitement déterministes, c'est-à-dire régis par des équations précises, qui n'ont que l'apparence du désordre à cause de la sensibilité aux conditions initiales, qui elle-même résulte du caractère non-linéaire des équations.
C'est en tentant de modéliser le comportement de l'atmosphère terrestre que Lorenz a mis le doigt sur une étrangeté, qui en termes courants s'appelle l'effet papillon et qui s'exprime ainsi: même en supposant que l'atmosphère puisse être parfaitement représentée par un ensemble d'équations déterministes dont tous les paramètres seraient connus, l'incertitude sur les conditions initiales introduite par les battements d'ailes d'un papillon suffirait à fausser toute prédiction à long terme. (16)
Les chercheurs se sont peu à peu aperçus qu'un très grand nombre de phénomènes sont de cette nature, c'est-à-dire qu'ils sont susceptibles de subir des changements de grande ampleur d'une manière complètement imprévisible. De tels comportements ont été bien sûr souvent observés auparavant, mais ils ont été jugés aberrants et dénués de signification. Or dès que l'on réintroduit dans les équations les termes non-linéaires, qui, semblant négligeables, ont été ôtés pour faciliter leur résolution, ces "aberrations" commencent à prendre sens. Ainsi voit-on surgir le "chaos" un peu partout, du microcosme au macrocosme. Par exemple:
A ce propos, une précision s'impose. Dans le cas du système solaire, tout ce que l'on sait en fait, c'est que sa modélisation à partir de la loi classique de la gravitation fait apparaître des instabilités. Mais cela ne nous dit pas comment les planètes réelles se comportent selon les lois réelles de la gravitation! C'est tout le problème évoqué dans le premier essai.
En revanche, il en va différemment de tous les autres exemples, où le comportement chaotique apparaît à la fois dans la modélisation (avec des équations comprenant des termes non linéaires comme dans le modèle de Lorenz), et surtout dans l'observation (il suffit de regarder un nuage!). C'est pourquoi il est légitime de conclure que les systèmes sensibles aux conditions initiales sont aujourd'hui la règle et non plus l'exception.
Pour mieux nous rendre compte concrètement ce que cela implique, imaginons une variante de flipper (19). Il y a un lanceur à ressort qui propulse une bille sur un plan de jeu, des bandes élastiques et autres bumpers qui la font rebondir, deux couloirs de sortie, l'un à droite et l'autre à gauche, mais pas de flippers pour simplifier. On ne peut donc renvoyer la bille dans le jeu, et le seul paramètre sur lequel on agit est la position initiale du lanceur, qui détermine l'impulsion donnée à la bille. L'ensemble est conçu pour qu'une légère traction envoie toujours la bille dans le couloir de gauche, tandis qu'une forte traction la fait passer par celui de droite. Avant de sortir d'un côté ou de l'autre, la bille suit une trajectoire complexe. Mais ces mouvements ne nous intéressent pas ici et seule compte la sortie empruntée.
Ce comportement est schématisé sur la figure 3.
Chaque point de l'axe correspond à une position initiale du lanceur, entre les deux extrêmes que constituent l'extension minimale pour envoyer la bille dans le jeu, et l'extension maximale, lorsque le ressort est complètement comprimé. Figurent en noir les points qui provoquent la sortie de la bille à droite, et en gris ceux qui provoquent sa sortie à gauche. Ces vastes régions noir et grise sont appelée des attracteurs car la bille est en quelque sorte "attirée" vers la sortie correspondante.
Que se passe-t-il dans la zone de transition? On pourrait croire qu'il existe une frontière bien définie, de telle sorte que d'un côté la bille s'en va toujours à gauche, et de l'autre toujours à droite. Et bien non, les choses ne sont pas aussi simples. La frontière est ce qu'on appelle une fractale: il y a des zones noires et d'autres grises, qui lorsqu'elles sont agrandies laissent entrevoir du gris au milieu du noir et du noir au milieu du gris, et ainsi de suite à l'infini. Cela signifie que dans cette zone frontière, ou zone critique, une infime variation suffit pour que la bille sorte d'un côté et non plus de l'autre.
Comme une fractale à une dimension n'est pas très intéressante à regarder, je vous propose d'explorer un exemple célèbre à deux dimensions appelé l'ensemble de Mandelbrot.
Résumons: notre flipper est susceptible d'adopter deux types de comportements très différents:
Cet exemple ne prend en compte qu'un seul paramètre, l'extension du lanceur au départ. On imagine aisément que la complexité s'accroît considérablement lorsque le nombre de paramètres augmente et qu'on se rapproche du fonctionnement de systèmes réels. C'est ce qui permet sans crainte de généraliser la conclusion précédente: dans la plupart des systèmes physiques existent des zones critiques où des variations arbitrairement petites de certaines données sont susceptibles de provoquer des effets arbitrairement grands. Et ces zones vont parfois se nicher au coeur même de la stabilité.
Ces détours par la psychokinèse et la théorie du chaos commencent à rendre crédible l'hypothèse que nous sommes capables de projeter nos intentions dans le monde physique pour susciter des événements, de la même manière que nous sommes capables de transformer une intention de lever le bras en un mouvement effectif dudit bras. Pour nous en convaincre, il suffit de mettre côte à côte ces idées:
La conclusion vient d'elle-même: nous avons la faculté d'engendrer des événements de grande ampleur en provoquant simplement des perturbations infimes au niveau microphysique. Cela peut aller de la montre qui s'arrête ou de la voiture qui refuse de démarrer au déclenchement d'un ouragan ou d'un tremblement de terre.
Malgré la rigueur des arguments qui la fonde, malgré aussi des expériences que chacun a pu vivre et qui vont dans ce sens, cette conclusion a quelque chose de choquant. C'est qu'on est forcé de se demander: 1. pourquoi le monde apparaît somme toute relativement stable, et non pas une pagaille incessante compte tenu de tous les états d'âme que les hommes projettent; 2. où se situe la connaissance qui nous permet d'agir ainsi?
A la première question, la stabilité apparente du monde, il est possible de donner trois réponses qui se complètent.
Il y a tout d'abord, nous l'avons vu, de vastes zones non critiques où les systèmes matériels sont peu sensibles aux perturbations. Nous pouvons ainsi courir et sauter sur la Terre sans avoir à craindre un changement d'orbite!
D'autre part, il y a des circonstances où, dans les zones critiques, les systèmes sont l'objet d'influences tellement multiples et contradictoires qu'elles se neutralisent. Prenons par exemple le jeu de loto. A chaque tirage, pratiquement toutes les grilles possibles sont jouées. Par conséquent, les influences des joueurs pour favoriser la sortie de tel ou tel numéro s'annihilent. Voilà sans doute pourquoi on obtient au bout du compte des résultats parfaitement aléatoires.
Enfin, il y a pour expliquer la stabilité du monde, tout le consensus que l'on crée collectivement sur la réalité. Cette intention globale, à l'échelle de l'espèce humaine et peut-être même de toute la planète, intervient sans aucun doute pour maintenir certains systèmes dans des zones de stabilité et éviter, jusqu'à un certain point, des dérives chaotiques. C'est une sorte d'habitude qui s'est prise au fil des générations, et dont plus personne n'a conscience, de la même manière que notre corps maintient une température de 37 degrés sans que notre conscience ait à intervenir.
Voilà qui nous amène à l'autre question: où se situe cette connaissance qui nous permet de susciter des événements? Je commencerai par rappeler que nous n'avons déjà guère conscience de la manière dont nous contrôlons les mouvements de notre corps. Nous avons juste le savoir-faire, un savoir-faire qui se perfectionne avec la pratique. Un enfant qui essaie de prononcer ses premières paroles éprouve en général beaucoup de difficultés. On a même parfois l'impression, à voir sa frustration, qu'il sait parfaitement ce qu'il veut dire mais qu'il n'y arrive pas. A force d'essayer, de répéter, cela finit tout de même par sortir et par devenir familier.
Nous pouvons supposer que, de même, nous avons le savoir-faire pour agir sur d'autres dimensions de la réalité. La différence est que, du fait que notre culture ignore tout cela, nous ne nous mettons pas dans une relation d'apprentissage avec le monde comme nous le faisons avec notre corps. Résultat: nous créons des événements de manière désordonnée et sommes incapables d'en comprendre la signification.
L'essai précédent sur la Lyse et celui-ci consacré à la création des événements nous conduisent immanquablement à cette question: pourquoi, si nous sommes partie prenante à l'apparence du monde physique et à ce qui s'y déroule, autrement dit si le dehors est en fait dedans, nous créons-nous cette expérience de la séparation entre le monde et nous, entre le dehors et le dedans? Il est, selon moi, que par ce double mouvement nous nous révélons à nous-mêmes. L'univers physique sert en fait de miroir qui reflète ce que nous sommes au-dedans. Nous projetons au-dehors le dedans (ou du moins une partie), et le contemplant, nous voyons nous-mêmes. De la même manière que pour se voir l'oeil a besoin d'un miroir, notre esprit, notre conscience, notre âme, peu importe les termes, a besoin de l'univers physique pour se révéler à elle-même.
Les anciens n'avaient donc pas tort de concevoir la réalité physique comme faite de signes chargés de sens. Ce que nous pouvons ajouter, c'est que ces signes renvoient à nous-mêmes, tant à titre individuel qu'à titre collectif, qu'ils sont notre reflet. Nous gardons bien sûr la liberté d'accepter ou de refuser ce reflet comme étant nôtre. Dans le premier cas, notre connaissance, notre liberté, mais aussi notre responsabilité s'accroissent considérablement. Dans le second cas, notre ignorance, notre servitude et notre irresponsabilité s'accroissent dans les mêmes proportions. (20)
1. John ECCLES, Evolution du cerveau et création de la conscience, Fayard, 1992.
3. C'est aussi le sens des travaux d'Emmanuel Ransford : Comment l'esprit vient au cerveau, Carnets de Recherche n°6 ; Les trois piliers du cerveau conscient, 3ème millénaire n°28 ; L'onde, le canular quantique et l'esprit, 3ème millénaire n°31 et 32.
4. Ce phénomène a fait l'objet d'un livre, Dans la lumière d'un cristal, Laffont 1995. Luce Grimaud, qui est à l'origine du phénomène, filme en gros plan avec un camescope une boule de cristal posée devant un sujet. Elle projette ensuite le film au ralenti sur un écran de télévision. Apparaissent alors des images qui concernent la vie du sujet et que chacun est en mesure de voir distinctement: des symboles, des objets, des visages, des mots, etc. (cf. le cahier photos qui accompagne l'ouvrage).
5. Si les médicaments faisaient l'objet de tests aussi rigoureux, bien peu arriveraient sur le marché!
6. Evans, cité par Mario Varvoglis dans La rationalité de l'irrationnel, Interéditions 1992.
7. Pour un panorama plus complet de la question, voici quelques références: Sylvain Michelet, Lorsque la maison crie, Laffont 1994; Richard Broughton, Parapsychologie une science controversée, éditions du Rocher 1995; Philippe Wallon, Expliquer le paranormal, Albin Michel 1996.
8. Dans Parapsychologie et psychanalyse, ouvrage actuellement épuisé en librairie mais que vous pouvez vous procurer auprès de l'auteur à: Institut des Champs Limites de la Psyché, 15 rue Bargue, 75015 Paris.
9. Voir par exemple Crussard et Bouvaist, Etude de quelques déformations et transformations apparemment anormales de métaux, mémoires scientifiques de la revue de métallurgie, février 1978.
10. A titre d'information, la probabilité d'avoir, sur 1000 tirages, 547 fois le 0 et 453 fois le 1 est de 1 sur 1 million.
11. Pour un tour à peu près complet de la question, voir Mario Varvoglis, La rationalité de l'irrationnel, Interéditions 1992.
12. Extrait de la notice du CD-Rom de Mario Varvoglis, Psi-explorer. Pour être tout à fait précis, le jeu The Gate contenu dans ce CD-Rom fait appel à une fonction pseudo-aléatoire basée sur un algorithme, et non pas sur un processus électronique. Il permet donc de tester la faculté de précognition et non de micro-PK puisqu'il s'agit de deviner le moment propice où un "bon" nombre va être généré.
13. C'est seulement l'idée générale, car dans le détail, l'expérience de Schmidt est un peu plus compliquée; pour de plus amples informations, voir Broughton, Parapsychologie une science controversée, éditions du Rocher 1995, p 227.
14. Voir essai La Lyse, en particulier tout ce qui concerne le photon.
15. James Gleick raconte remarquablement cette histoire dans La théorie du chaos, Albin Michel 1989.
16. Les équations de Lorenz s'écrivent: dx/dt = a(y-x) dy/dt = rx-y-xz dz/dt = xy-bz où la variable x désigne l'amplitude du mouvement de convection, la variable y la différence de température entre courants ascendant et descendant, la variable z l'écart de température par rapport à un profil linéaire; a et b sont des constantes, r un paramètre que l'on fait varier. Ces équations sont relativement simples et ne comprennent que deux termes non-linéaires, xz et xy. Cela suffit pourtant à rendre leur comportement extrêmement complexe et leur résolution quasiment impossible. Tout ce que l'on peut faire, ce sont des simulations (d'où l'importance de l'ordinateur dans le développement de la théorie du chaos), ou alors triturer les équations pour en extraire des renseignements de type qualitatif. C'est ainsi que l'on sait que lorsque r est compris entre 0 et 1, l'état du système converge vers le repos complet; lorsque r est compris entre 1 et 24, deux points fixes attracteurs apparaissent, qui correspondent à un mouvement de convection régulier ayant deux sens de rotation possibles; lorsque r est compris entre 24 et 148, apparaît ce que les mathématiciens appellent un attracteur étrange parce que la solution des équations reste confinée mais que la trajectoire précise que suit le système dépend fortement des conditions initiales; un autre attracteur étrange apparaît pour r compris entre 166 et 233... Pour d'autres précisions, voir Comment naît la turbulence de Christian Vidal et Jean-Claude Roux, dans le numéro spécial de Pour la science, L'ordre et le chaos.
17. Vincent Croquette, Déterminisme et chaos, dans le numéro spécial de Pour la science, L'ordre et le chaos.
18. Cela résulte simplement du caractère non linéaire de la formule de la gravitation: F=kmM/r^2 . Lorsqu'on a trois corps ou plus en présence, ce qui est le cas du système solaire, il n'existe pas de solution générale aux équations du mouvement, et une sensibilité aux conditions initiales se manifeste.
19. Cet exemple est emprunté à James Gleick, La théorie du chaos, Albin Michel 1989.
20. Je ne fais qu'amorcer la réflexion car tout ceci a déjà été largement développé dans Le jeu de la Création.