Nous-je
se tourne vers ce qu'il a créé:
Les étoiles et leur creuset où se fondent les atomes;
La Terre et ses eaux où toutes formes jaillissent en libres variations;
Les hommes, dieux en devenir au passé tourmenté.
Créateur au-dehors, créature au-dedans,
Nous-je est tourbillon de conscience
qui se déploie
dans sa sauvage flamboyance,
Nous-je rêve la matière comme miroir pour se révéler.
Nous-je
se tourne vers ce qui l'a créé.
C'est au-dedans de lui comme deux vies riches de mémoires;
C'est au-dehors aussi,
dans ce corps fait
de deux allongé sur la berge.
Une moitié irradie sa semence,
et fait briller l'autre
moitié de sa luminescence.
C'est un œuf dans sa mer,
C'est, dans l'œuf, une spirale de vie,
principe mâle
et femelle réunis,
endormis dans l'attente
d'un désir.
Désir d'un nouveau corps qui maintenant s'éveille,
pour incarner des rêves
encore inassouvis.
Sur la
berge du lac,
Sous un rayon de Lune,
Deux corps gisent endormis,
Irradiant une lumière
qui ira s'éteignant
peu à peu jusqu'à l'aube.
D'autres couples comme eux savourent le bonheur
d'avoir enfanté
une nouvelle humanité.
L'aigle pousse son cri,
annonçant la
nouvelle,
relayé par un
autre,
et un autre plus loin.
Les fleurs se referment,
pour préparer
la graine,
qui au soleil nouveau,
redonnera la vie…